dimanche 13 septembre 2009

LA DER !


13/09/09 - 00h45, les 3 coups finaux ont retenti. La 6ème saison du Cabaret Equestre est belle et bien terminée. Le public resta jusqu'au bout écouter le discours final un peu plus long que d'habitude, remerciant l'ensemble des personnes contribuant à la réalisation de l'événement. Une extraordinaire aventure s'achève, remplie d'émotions et d'humanité, de joie et de travail, de la satisfaction du public, notre plus beau cadeau, après des semaines de doutes et de répétitions, remplie aussi de belles rencontres, de rigolades, de fatigue et d'enthousiasme.
C'est sur des pas de danse endiablés, au son des quelques musiciens de la Banda Samba que s'éteignent les dernières lumières, plongeant le Cabaret Equestre dans une obscurité des plus noires jusqu'à sa réouverture en juillet 2010.

12/09/09 - 10h00, quelques heures en arrière, les yeux s'ouvrent sur la dernière journée, l'ultime représentation d'Urbano, après le spectacle de la veille devant une nouvelle fois une salle quasi pleine, où nous avons posé devant l'objectif du photographe Sébastien Arnouts pour la traditionnelle photo de famille qui constitue un excellent souvenir pour l'ensemble de l'équipe.
La dernière est toujours particulière, émotions plus intenses, un public à ne pas décevoir malgré la fatigue, se donner au maximum, quelques improvisations anticipées ou non, la tension est aussi forte que l'avant-première, sans le stress du "le spectacle va-t-il fonctionner".
Je prends des notes sur les derniers rectificatifs - il y en a jusqu'à la dernière - des incohérences de la veille. L'heure du déjeuner approche, il est temps de se remplir un peu le ventre avant l'intense dernière après-midi de préparatifs.

12h35, le ciel est parsemé de nuages, il fait bon, l'air caresse les rayons du soleil. Au menu chorizo à la plancha préparer par notre ami Pierre - je ne citerais pas son nom de famille pour cause de confidentialité -. Ce mec, il est tout simplement génialissime ! Des fous rire toute la saison, des blagues quelques fois à 2 francs six sous mais tellement drôles, son humour contamine l'équipe d'un réel vent de bonheur. Il adore aller faire le marché de Bagnères de Bigorre, ce marché aux accents bigourdans et à l'odeur du piémont Pyrénéen. Ce matin là, il y est allé avec son ami Gilles Fortier, histoire de décompressé un peu avant la fermeture de la dernière page. Il nous ramena en guise de dessert, comme à son habitude, une tarte aux myrtilles qui humait à la fois la simplicité et le savoir-faire des douces mains qui l'ont préparée.
A table, se profilait déjà un air de nostalgie, les fourmis - élèves de l'école qui s'occupent des chevaux en coulisses - sont encore un peu endormies, le fromage ; un Saint-Nectaire ramené par Cédric Vallas et un Roquefort aussi gros qu'une citrouille, offert quant à lui par Thierry, l'ami de Cristina Garcia Rios, s'installent à table avant de célébrer la tarte aux myrtilles ! Les narines en ressentent leur présence ! Un déjeuner de jours de spectacle comme on les aime.

13h30, le téléphone n'arrête pas de sonner, la formule avec le dîner est complète déjà depuis 2 jours, 107 réservations. Il reste seulement des places pour le spectacle solo.
Le début d'après-midi je le consacre généralement à la mise à jour des sites internet. C'est très important. Je relis mes notes encore une fois ainsi que mon discours final, afin d'essayer de n'oublier personne - ce qui va se passer malheureusement, et je m'en excuse, je pense à toi Marie-Hélène, Audrey, Sylvie ou Solène -.
Puis le traditionnel travail de jour de représentation démarre : préparation de la tente du restaurant, du nettoyage de la salle de spectacle, la mise en place du plan de salle selon les réservations, arrosage de la piste, préparation des accessoires (poubelle, garrochas, torches, bidons, et autres...) nettoyage des costumes et des projecteurs, vérification du gréage, la douche des chevaux, le roulage de bandes, astiquer les cuirs (bottes, selles, brides), bref tout doit être parfait, et encore plus pour ce jour de clôture.
L'après-midi défile aussi vite que le tableau des arrivées des trains de la gare Montparnasse.

17h00, l'équipe du restaurant se met en branle bas de combat, quelle équipe là aussi ! On retrouve notre Pierre national, mais aussi Corinne, Claude, Liliane, Delphine et Valérie. Préparation du couscous, arrivé la veille de chez le traiteur, apéritifs (kir et olives), fromage de brebis à couper en lamelles, mise en soucoupe de la salade de fruit, cuisson du thé à la menthe, une vrai cuisine de petits chefs !

18h00, le hamac tiré entre 2 arbres m'appelle. L'heure d'un petit roupillon s'impose. Difficile avec les bruits alentours ou quand le déclic d'une photo à 10 cm de tes oreilles te surprend (pas très discret Monsieur Pierre !) mais tellement agréable.
Je crois entendre une voix qui m'est familière. C'est celle de Bruno Boisliveau qui nous a fait le plaisir de faire une halte lors de sa remontée vers la Vendée. Bruno, c'est une longue et envoûtante histoire d'amitié entre Gilles et Roland Torres, notre Président et ancien directeur de l'Office de Tourisme de Tarbes, du temps des belles ambiances d'Equestria au Jardin Massey (1996-2000). Une amitié renforcée ces derniers temps entre tous les membres des 2 familles d'artistes. C'est la première fois qu'il vient au Cabaret, et c'est très appréciable et instructif d'en écouter ses critiques, et un réel plaisir de l'accueillir une nouvelle fois au Domaine.
Jordan, notre petit voltigeur est arrivé de Montauban, cela fait 3 spectacles qu'il n'a pu faire suite à la reprise de l'école. Le revoilà donc pour cette dernière, le coeur gonflé à bloc, l'envie et la force de vaincre. Un chouette p'tit mec.
Notre compère Gilles l'artificier est arrivé également, de Bordeaux, un peu plutôt dans l'après-midi. Ce soir on pousse le bouchon un peu plus haut pour un final des plus féérique et ainsi tester pour l'année prochaine de nouvelles idées à exploiter, pourquoi pas...

19h00, la billetterie ouvre ses portes et les premiers clients arrivent pour le dîner. La bonne humeur règne, toujours ici. L'équipe de coulisses se met à table, fourmis et artistes grignotent pour ceux qui manger avant le spectacle ne leur fait rien et d'autres discutent pour passer le temps, qui passe... vite, trop vite. On voudrait qu'il s'arrête là, maintenant et profiter au maximum de chaque moment.
J'aime l'ambiance d'avant spectacle, discuté avec les invités, les gens que l'on connaît, qui nous font l'honneur de venir passer une soirée en notre compagnie, cela détend, fait oublier cette petite boule au ventre qui nous empoisonne. J'aime entendre le son des claquements de fer des chevaux qui sortent de leur boxe pour s'y faire préparer. J'aime cette tension singulière qui règne avant le spectacle. J'aime l'allumage des projecteurs à la nuit tombée. J'aime moins quand ceux-ci nous font quelques entourloupes de fonctionnement. Je me régale à regarder le public entrer en salle pour s'installer, je les guette depuis le côté ou de derrière le rideau. J'aime ce côté magique du passage de la scène aux coulisses séparé par ce grand rideau noir, cet espion du rêve. J'aime me préparer et commencer à m'échauffer seul, quand les autres ne sont pas encore arrivé.

20h30, la nuit s'est doucement installée sur le Domaine libérant les lueurs chatoyantes des sources lumineuses. Pour cette dernière il nous fallait bien un petit souci, histoire de dire que c'est pas encore totalement terminé. Un projecteur nous fait tourner en bourrique depuis quelques séances, et la seule solution était donc de "reseter" ce qui entraîna une petite attente du public avant la reprise des lampes, longues à se remettre en route.
Petites mise au point avec les musiciens qui viennent juste d'arriver et les accessoiristes. Sophie s'échauffe, ipod dans les oreilles, Cédric, dit C E D, nous raconte sa matinée sur les flans du Pic du Midi en VTT. Son papa à fait le déplacement avec lui pour ce week-end, cela fait 10 ans que nos chemins s'étaient croisés sur les pistes d'Equestria à Tarbes et de Cheval Passion en Avignon.

"Prologue. Silence SVP" il est l'heure, Urbano se livre pour la dernière fois, devant une salle comblée de bien belles personnes. Fabien arme le micro, Jean-Claude déclenche les lumières. "De la ville au rêve il n'y a qu'un pas, vole Urbano, vole..."


A très vite !
Thomas

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très beau texte où l'on ressent toute l'émotion qui vous a tous "portés" jusqu'à cette "dernière" qui était fabuleuse... merci aux artistes! Valérie, "serveuse" à l'occasion...